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Forest Whitaker : « Je crois en la vérité »

L’interview de Christian Panvert

WHITAKER_3185 (Copier)C’est l’un des acteurs les plus connus de la planète. Il a joué aux côtés de Robin Williams dans “Good MorningVietnam”, mais sa carrière a véritablement décollé en 1988 grâce son interprétation du jazzman Charlie Parker dans le film “Bird” de Clint Eastwood qui lui a permis d’obtenir le prix d’interprétation masculine au Festiv al de Cannes. En 2006, pour son rôle du dic tateur de l’Ouganda (Idi Amin Dada) dans “Le Dernier Roi d’Écosse”, l’homme au regard si partic ulier, a reçu à Hollywood l’Oscar du meilleur acteur. Plus récemment, avec “Le Majordome”, il a aussi raflé une multitude de récompenses. Mais c’est en toute simplicité qu’il s’est confié sur son dernier rôle. Celui d’un ex-taulard en quête de rédemption.

Vous avez souvent tourné avec des metteurs en scène non-américains sur différents continents comme l’Europe et l’Afrique. Ce film se déroule à la frontière mexicaine avec un réalisateur franco-algérien. Ces choix sont-ils la marque de votre engagement de comédien ?

Je suis avec intérêt le cinéma de Rachid Bouchareb depuis longtemps et je l’aime beaucoup. J’avais envie de travailler avec lui. Il m’a donné une copie du film de José Giovanni. C’est la graine qui a permis ce travail. Mais plus généralement, lorsque j’accepte un rôle c’est pour m’enrichir et enrichir le public. Les réalisateurs et les scénaristes sont comme des guides pour moi. Je veux travailler avec des hommes et des femmes qui ont une vision particulière et unique.

Votre personnage exprime autant de violence que de tendresse. Comment arrivez-vous à jouer sur ces deux registres aussi facilement?

J’essaie de trouver dans l’histoire de mon personnage ce qui l’a affecté, ce qui lui a causé de la peine, de la frustration, de la colère. J’ai voulu montrer quels étaient les espoirs d’un homme qui sort de prison après avoir payé sa dette. Ce sont parfois les pressions exercées par la société qui l’empêchent de se réinsérer. Et, dans le cas de William Garnett que j’incarne, elles sont à l’origine d’irruptions de colère. Une fois qu’il retrouve la liberté, au fil des jours, ses rêves sont peu à peu écrasés…

Pour les besoins de ce film, vous êtes allé voir des prisonniers pour essayer de comprendre. Quelles émotions en gardez-vous ?

J’ai plusieurs fois interprété des rôles de prisonniers et de gangsters. Je sais ce que cela veut dire d’être plaqué au sol. Je connais le froid de certaines cellules, cette sensation de métal. J’ai voulu montrer l’expérience tout à fait unique d’un personnage dans une histoire singulière. Rencontrer des prisonniers m’a permis d’être au plus près de la vérité humaine.

Êtes-vous croyant ?

Je crois en la vérité …

C’est-à-dire ?

Il m’est difficile de vous répondre. La religion est une expérience très personnelle dans laquelle je ressens toute la puissance de l’Univers. De façon académique, j’ai étudié différentes religions et j’ai constaté que différentes vérités coexistent à travers celles-ci. Il y a des liens évidents entre le christianisme, le judaïsme et l’islam mais aussi dans l’hindouisme et le bouddhisme. Des mêmes lignes traversent tous ces courants. Quand on les regroupe toutes, on s’aperçoit au fond qu’il y en a une plus forte encore, que j’appelle la Vérité Universelle.

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UN REMAKE REMARQUABLE !

Les plus anciens s’en souviennent certainement. Les cinéphiles l’ont forcément vu. C’était en 1973. Jean Gabin jouait un vieux flic, Alain Delon un ex-truand qui tentait de retrouver une vie normale après plusieurs années passées derrière les barreaux. Le film de José Giovanni, ancien repris de justice condamné à mort, gracié par le Président de la République Vincent Auriol, était à l’époque un plaidoyer contre la peine de mort. “Deux hommes dans la ville” fait aujourd’hui l’objet d’un remake par Rachid Bouchareb. Dans “La voie de l’ennemi”, c’est Forest Whitaker qui reprend le rôle créé par Alain Delon. L’actrice Brenda Blethyn, agent chargé de réinsertion, s’inspire de celui de Jean Gabin. Tandis que le personnage de l’inspecteur, tenu à l’époque par Michel Bouquet, est repris par Harvey Keitel, ici en shérif. Les trois sont époustouflants dans un film qui nous tient en haleine jusqu’au bout.

“LA VOIE DE L’ENNEMI” de Rachid Bouchareb avec Forest Whitaker,
Harvey Keitel et Brenda Blethyn. Le 7 mai sur les écrans.

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